Violences sexuelles faites aux enfants et pédocriminalité en France

LECTURE DE L’ENFANCE AU COEUR

La Pédocratie à la française. La chute des intouchables, de Jacques THOMET

 

Dans son ouvrage édifiant ‘La Pédocratie à la française’ le journaliste Jacques Thomet, ancien rédacteur en chef de l’Agence France Presse (AFP) et grand militant, s’il en est, de la Cause de l’Enfance, s’attelle à démontrer et dynamiter l’effrayante omerta en France concernant les viols et agressions sexuelles d’enfants commis par ceux qu’il est courant d’appeler « les élites ». Pour ce faire l’auteur décrit de nombreuses affaires de viols et d’agression commises par des prédateurs connus ou moins connus, qui révèlent l’ampleur du fléau mais aussi les prémisses (espérons-le) de la chute de ces pédocriminels, longtemps ‘intouchables’. 

Dressant un paysage sinistre des années 1968, il rappelle comment une certaine élite politique de gauche s’est compromise au nom de la ‘lutte contre l’ordre bourgeois’ en défendant la pédophilie en tant que liberté sexuelle, et en protégeant de nombreux pédocriminels patentés, comme l’écrivain Gabriel Matzneff. 

Le cas de Matzneff est d’ailleurs un exemple type du statut « d’intouchables » dont profitaient de nombreux pédocriminels durant des décennies en France, cumulant honneurs, distinctions et mêmes aides financières publiques malgré leurs actes pénalement (et moralement) répréhensibles connus de beaucoup. 

Les élites, accusées d’être « gangrenées » par la pédocriminalité selon l’auteur, sont notamment visées dans l’ouvrage, en passant par des ministres – Jack Lang et Frédéric Mitterrand notamment, des écrivains Matzneff, des hommes politiques – Cohn Bendit, des hommes d’affaires tels Jeffrey Epstein ou encore des journalistes, tant d’exemples de personnalités dont les actes ou écrits ont longtemps fait jaser mais sans qu’il n’y ait de suite judiciaires – certaines actions en justice sont en cours en 2021, mais pour la plupart concernant des faits malheureusement prescrits.   

A travers  «l’affaire Duhamel »  l’auteur illustre son propos : tout d’abord les victimes rencontrent des difficultés importantes à briser le silence et à comprendre que ce qui leur est arrivé est condamnable et qu’ils n’y sont pour rien, mais ensuite, confrontés à  l’onde de choc suscitée par les révélations, l’entourage nie parfois contre toute raison avoir eu la moindre connaissance des agissements pédocriminels. Ils sont alors confrontés à un déni généralisé qui peut leur occasionner une honte extrême.

Jacques Thomet ne s’est pas limité, loin s’en faut, aux années 1968, puisqu’il révèle les affaires récentes et même les dissèque comme il le fait de « l’affaire Outreau » dont il est d’ailleurs le spécialiste incontesté. Un des acquittés, Frank Lavier a été condamné très récemment pour violences de toute nature contre ses propres enfants … cela laisse songeur !! 

La difficulté probatoire des victimes est omniprésente dans les exemples développés par l’auteur :  l’enfant victime n’est pas cru, malgré profusion de détails sordides et tous les symptômes évidents qu’il présente, ainsi les prédateurs peuvent continuer leurs actes en toute tranquillité. Certaines études nous ont appris qu’un pédocriminel a en moyenne des dizaines de victimes dans sa vie.  L’affaire Fourniret qui actuellement occupe le devant de l’actualité, nous le démontre d’une manière pathétique et dramatique.

Aujourd’hui seulement 0,3% des victimes en France voient leur agresseur être poursuivi en justice, un chiffre d’une faiblesse abyssale. 

Concernant ce fléau, la presse est notamment pointée du doigt très nettement par Jacques Thomet, lui-même journaliste, accusée d’avoir soit fermé les yeux soit de s’être montrée complice, avec en point d’orgue la tribune du Monde de 1977 dans laquelle 80 intellectuels français défendent la « pédophilie » – notamment le journal Libération. La complicité morale et intellectuelle de ces idéologies pédocriminelles célébrées par cette presse complice est fermement et clairement dénoncée par l’auteur. Dans ce livre, on apprendra aussi tous les crimes et délits perpétrés par  J-P Sartre et Simone de Beauvoir : ils n’en ressortent pas non plus indemnes, et ce passage de l’ouvrage est atterrant. 

Cette plongée dans la ‘pédocratie’ que nous décrit Jacques Thomet est véritablement instructive et éclairante et l’on aimerait vraiment que certains épisodes décrits soient faux ou ne puissent exister dans nos sociétés démocratiques du 21esiècle, tellement l’horreur vécue par ces jeunes victimes est innommable. Souhaitons que la lecture de cet ouvrage extrêmement documenté, soit un pavé dans la mare de l’omerta française. Et que comme le disait Camille Kouchner dans son livre « La familia grande » ce livre soit la prison de nombreux criminels de l’enfance. 

 

@Franz ACHACHE

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *