Encore du travail pour la CIIVISE

L’ENFANCE AU COEUR s’est rendue à la rencontre organisée par la CIIVISE le 21 septembre dernier.

Ces rencontres sont organisées par la CIIVISE afin de donner la parole aux anciennes victimes de violences sexuelles.Une catharsis en quelque sorte où les « représentants » de la société civile écoutent les victimes restées murées dans le silence des années durant.Ainsi dans l’enceinte du palais de la femme le juge Édouard DURAND a ouvert la séance en invitant les victimes à lever la main pour prendre la parole et témoigner. De nombreuses mains se sont levées, et ce fut une longue et douloureuse succession d’histoires tragiques. Dans les témoignages, se sont mêlées douleur et colère, mais parfois un apaisement dû à l’écoute bienveillante des membres de la CIIVISE et du public.

Ainsi le rapport intermédiaire de la CIIVISE s’intitule « je parle pour moi et pour protéger les autres enfants ».

L’ENFANCE AU CŒUR, tout en saluant l’initiative de la CIIVISE qui ouvre des espaces publics pour que des adultes puissent s’exprimer pour eux, rappelle que tout reste à faire pour protéger les enfants ! Car parler pour un enfant peut être dangereux

Ecouter les adultes c’est déjà un grand pas dans un pays où les victimes sont ignorées et ont parfois sur le plan juridique moins de droits que les agresseurs, néanmoins l’expérience de terrain montre bien que la parole est bafouée quand il s’agit d’enfants.

Ainsi la préconisation « je parle pour moi et pour protéger les autres enfants » ne peut s’appliquer dans la sphère socio-judiciaire sans danger pour l’enfant.

La révélation des violences sexuelles au sein d’un système judiciaire biberonné aux théories de l’enfant menteur et de l’aliénation parentale, se retourne trop souvent contre l’enfant et contre le parent protecteur.

Nombre d’enfants ont révélé des violences sexuelles et ont été remis par décision judiciaire à l’agresseur auprétexte qu’ils étaient aliénés et qu’il fallait rétablir l’image de l’agresseur aux yeux de l’enfant !

Combien de mères, alors que leur enfant révélait des violences sexuelles, se sont-elles retrouvées à perdre la garde de leur enfant, la justice les considérant manipulatrices et aliénantes ?

On est donc bien loin de la théorie qui voudrait que prendre la parole pour soi protège les autres. Encore une fois seuls les adultes sont concernés ! Car bon nombre d’adultes ont pris la parole pour eux !

Il est temps de s’attaquer aux théories de l’aliénation parentale et de l’enfant menteur qui sont le pain béni des prédateurs, et de faire cesser le déni de la parole de l’enfant au sein de l’enceinte judiciaire pour que l’enfant puisse en effet parler en toute sécurité.

Il est temps de faire cesser les rapports sociaux écrits par un personnel non compétent en matière de violences sexuelles et séquelles post-traumatiques, rapports sociaux sur lesquels le juge va entièrement fonder sa décision !

Quand, par peur, des adultes ont attendu 50 ans avant de parler de violences sexuelles vécues, comment ne pas saluer le courage incroyable d’un enfant qui révèle une agression sexuelle ? !

Les enfants qui parlent, alors que leur monde s’écroule, doivent être écoutés, crus et protégés.

Le parent protecteur doit en avoir la garde pour que cet enfant puisse se reconstruire grâce à l’’amour et la présence réconfortante d’une personne bienveillante. C’est un pilier indispensable à sa reconstruction psychologique !

En traitant les enfants de menteurs, la justice ajoute de la violence et un traumatisme supplémentaire.

La société ne peut pas continuer à tourner le dos à ses enfants, trésors de l’humanité.

La CIIVISE ne peut pas, bien-sûr, donner la parole aux enfants, aussi elle écoute les adultes anciennes victimes, mais le titre du Rapport montre qu’elle est encore trop loin de la réalité. L’ENFANCE AU CŒUR est cependant certaine que la volonté de cette Commission est de remettre au cœur de sa mission les enfants d’aujourd’hui.  Aussi notre association va demander à être auditionnée pour porter sa parole.

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