L’ENFANCE AU COEUR lit cet interview d’un juge des enfants de Lille, et retrouve tous les problèmes du placement légitime, et ceux du placement abusif, en une seule et même prise de parole !
On lit et on constate la proximité du juge et de l’ASE, tellement partenaires de travail que l’ASE attend l’arrivée de l’enfant avant même que le juge n’ait pris la décision de le placer … Le juge n’en est pas même étonné, tout juste s’il ne se félicite pas des qualités d’anticipation de l’ASE !
Le juge n’est plus gardien du respect du droit, l’enfant n’est pas sujet de droit, mais un objet à protéger selon les avis donnés sur cet objet, par la CRIP, par l’ASE … Ledit juge nous dit encore que parfois il doit mettre en balance le « danger » de laisser un enfant chez lui avec la triste assurance qu’il sera balloté dans un foyer qui affiche complet, alors quelquefois il s’abstient (on a de la chance ces jours là ! ). Enfin bref, le juge interrogé se rassure souvent en se disant que si le danger était majeur (agression sexuelle ou maltraitance) une OPP aurait déjà eu lieu – histoire de dire que lui ne gère que des dangers mineurs ! L’ENFANCE AU COEUR sort consternée de sa lecture parce qu’une fois de plus nous nous rendons compte que le juge des enfants est totalement perdu dans l’évaluation d’un « danger » car ce concept ne veut tout simplement rien dire. Si le critère du placement était la maltraitance physique ou psychologique, le juge aurait une boussole et il ne ferait pas des placements pour des causes remédiables ou pour quasiment rien du tout. Ce bric à brac qu’est devenue la boite à outils du juge, c’est bien la CRIP et/ou l’ASE qui lue gère et qui lui dit quel outil utiliser : tournevis, ou pince. Après tout il n’en sait rien. Il sait juste que s’il n’y a pas eu d’OPP, c’est qu’il n’a pas besoin de hache. Voilà à peu près où nous en sommes. Le juge se fait dicter sa décision, il ne sait pas si elle sera exécutée car les Foyers sont pleins, mais il se console en se disant que si le procureur n’a pas fait d’OPP, c’est que l’enfant n’était pas en danger de mort – il se console, et il peut donner une interview pleine de bons sentiments, d’aveux d’impuissance, de voeux pieux et de confidences sur les conflits d’intérêt dont il ne se rend d’ailleurs plus compte.
Affligeant.
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La question qui se pose : qu’est ce que les juges apprennent à leur école de la magistrature ? À appliquer, recopier tout » simplement » -sic- les rapports de l’ASE ou réfléchir ( action de mettre en œuvre des neurones + utiliser sa culture de juriste + penser aux conséquences de ses décisions) ?
La réponse infligée et affligeante : pourquoi voulez-vous que je réfléchisse en mon âme et conscience puisque le boulot est déjà fait en amont ?
Je ne vais tout de même pas désavouer ces braves gens des PMI … qui manipulent leurs victimes en niant les souffrances engendrées …
Maurice PAPON , lors de son procès a plaidé tout simplement le fait qu’il ne faisait qu’appliquer les consignes de sa hierarchie vichyste.
De l’art de se défausser à nouveau dans un domaine différent, certes, mais quand cessera-t-on d’essayer de brutaliser des familles entières afin de les « normaliser » ?
Non, mesdames et messieurs les juges, élever un enfant n’est pas une activité quantifiable dans notre siècle numérique, on tatonne et parents et enfants apprennent au fil du temps à se connaître, se comprendre et s’aimer.
Il n’y aura jamais de recettes : nous comptons sur nos intelligence, adaptabilité permanente et amour.
La technicité de la parentalité est grotesque. Est-ce que l’État se rend compte des dérives monstrueuses qu’il a créées en donnant trop de pouvoir à des gens qui n’ont pas de formation de juriste ou de formation médicale ?
Univers absurde de bout en bout.
Les protocoles mis en place ne savent pas trier comme il le faudrait les enfants, futures victimes . Alors ça ratisse large… Gabegie énorme qu’il ne faut pas évoquer » au nom du bien de l’enfant ».
Vaste pantalonnade tragique.
Quand une association pesant près de 180 million d’euros, avec presque 2000 salariés a le monopole des MIJE et AEMO et lieu d’accueil dans toute une région. Elle se place comme un sous-traitant officieux et tout puissant de la justice. Leur devise pourrait être : « Que cela soit écrit et accompli ». L’avenir des enfants est conditionné d’abord par les objectifs d’une association fonctionnant comme une entreprise lucrative. Prendre en otage des enfants, en Alsace c’est rentable.