La loi des pères par Patric Jean
L’auteur, Patric Jean est réalisateur de films témoignant d’un fort engagement artistique et social : pauvreté, prison, frontières… Il a réalisé « la domination masculine », sujet sur lequel il a déjà écrit deux livres.
S’étant infiltré parmi un groupe d’activistes appartenant au mouvement « masculiniste » Patric Jean a pu en dénoncer l’idéologie déviante et dangereuse visant à protéger les pédocriminels et les pères incestueux. Il alerte sur les thèses pseudo-scientifiques comme le « syndrome d’aliénation parentale » servant devant les tribunaux à exonérer les agresseurs, voire à mettre en accusation les mères et les personnels de santé qui les signalent, pour ensuite confier l’enfant abusé à la garde du coupable.
Dans cet ouvrage, l’auteur a tenté d’analyser le fossé existant entre le discours officiel qui réprouve la pédophilie et l’inceste et la réalité de milliers de cas passés sous silence.
Deux tendances entravent toute dénonciation, celle du déni et celle de la légitimation. La première permet d’occulter le problème et invite les victimes mineures à se taire. La seconde permet d’obtenir leur silence en prétendant qu’elles étaient consentantes.
L’auteur dénonce le fait que dans de nombreux pays occidentaux, une partie de la justice entérine ces situations d’inceste ou d’abus sexuels au bénéfice du privilège masculin.
Il s’insurge contre la domination masculine qui donne au père le rôle de chef et propriétaire des femmes et des enfants, ce qui ouvre la voie à tous les abus possibles puisque cette domination s’exerce sur les esprits, la richesse, mais aussi sur les corps (violences physiques, viol conjugal etc).
La société contemporaine s’accordant à condamner la pédocriminalité et l’inceste ne reconnaît pas encore que celles-ci s’exercent sur un grand nombre d’enfants et ne prend pas encore les moyens de les éradiquer.
L’auteur dénonce le discours pernicieux et dangereux tenu par les « masculinistes », un mouvement social et politique réunissant des partisans de la domination masculine.
Apparu dans les années 1980 ce mouvement s’est mué en un mouvement antiféministe niant la réalité des violences conjugales et protestant contre le système d’hébergement des femmes victimes.
L’idée centrale de ce mouvement, particulièrement présent au Québec, consiste à prétendre que l’émancipation des femmes entraînerait une mise à l’écart des pères dans la sphère familiale et sociale.
Ils prétendent que les hommes seraient plus encore que les femmes, victimes de violences physiques et psychologiques de la part de leur compagne.
Les nouveaux droits des femmes, avortement, divorce, liberté sexuelle, dénonciation des violences conjugales les priveraient de leur image de « mâle traditionnel ».
Parmi tous ces hommes, le même discours se retrouve : frustration, misogynie et victimisation.
Ils se prétendent victimes de mauvaises décisions judiciaires, leur refusant systématiquement l’autorisation de la résidence alternée.
L’auteur a appris parmi eux les concepts de « misandrie » (équivalent masculin de misogynie) et celui du syndrome d’aliénation parentale.
Les masculinistes dénoncent le syndrome d’aliénation parentale (SAP) pour désigner les mères qui d’après eux veulent systématiquement écarter les pères de leurs propres enfants.
Ces hommes récusent le fléau de la pédophilie, l’assimilant à une fable inventée par les féministes.
Ils se réclament d’un pseudo scientifique américain Richard A. Gardner qui a dénoncé dans ses écrits la surréaction de notre société à la pédophilie, allant jusqu’à justifier celle-ci par l’éveil sexuel des enfants.
Dans les chapitres suivants, l’auteur souligne que le problème de la pédophilie est mondial et que d’après diverses études, « 2.5% de la population masculine peut commettre ou commet des délits sexuels en direction des enfants ».
L’inceste père-enfant et la pédocriminalité sont d’après l’auteur, les deux faces d’une même pièce résultant de la domination masculine.
Il alerte sur l’importance du problème de la prostitution des mineurs puisque 40 à 50% des victimes de trafics à des fins de prostitution sont des enfants. La totalité de la « clientèle » est constituée d’hommes.
Dans une troisième partie, Patric Jean analyse les conséquences des mouvements masculinistes à travers l’émergence d’associations des « pères », phénomène apparu en France en 2013 et ayant rencontré à l’époque un large écho médiatique.
Ces pères, prétendument victimes de mauvaises décisions judiciaires, vont jusqu’à enlever leurs enfants, comme ce fut le cas d’un membre charismatique de l’association « SOS Papa », qui finalement fut lourdement condamné.
Les médias ont largement diffusé les formes de revendications de ces pères suscitant en France une véritable sympathie pour ces mouvements, allant jusqu’à dénoncer « le sexisme des juges contre les hommes ».
Dans les chapitres suivants, l’auteur explique la pression et le succès des « pères » concrétisés par des propositions de lois issues de l’idéologie masculiniste, telle que la loi de mars 2009 qui instaure la résidence alternée comme solution préférable.
Le chapitre suivant décrit l’essor du phénomène pédophile depuis 1970, appuyé par certaines déclarations de psychanalystes ou par des articles parus dans des ouvrages populaires ou à la télévision.
Pour exemple, en 1979, une lettre ouverte dans « Libération » fut signée par une soixantaine de personnalités en soutien à un pédophile.
Pourtant, la pédophilie est un phénomène mondial, des associations pédophiles se sont organisées dans de nombreux pays européens publiant même leurs adresses officielles.
L’impact de l’arrivée d’internet dès 1996 a favorisé les agissements des pédocriminels, qui ont trouvé un nouveau média quasi sans limites, leur permettant de dissimuler leurs agissements grâce aux nouvelles technologies, telles le « darknet ».
Il est à noter l’apparition de nouveaux syndromes ces dernières années, tels que le syndrome d’aliénation parentale (SAP), ou celui de Médée qui désigne les tentatives d’un parent pour priver son conjoint de toute relation avec son enfant.
Les promoteurs de ces nouveaux syndromes réclament une loi pour les réprimer alors qu’il s’agit là d’un trouble psychiatrique nécessitant plutôt une modification de la législation et la nomination d’experts.
Le syndrome de Münchhausen par procuration désigne des maltraitances graves commises par un adulte qui crée ou falsifie une maladie chez un enfant pour s’attirer la compassion du corps médical, ce qui favorise la protection des agresseurs sexuels.
Certains médecins français « tendent à rapprocher certaines fausses allégations d’abus sexuels de ce syndrome de Münchhausen par procuration », incitant à faire croire que les mères « malades » tenteraient de convaincre les médecins et les magistrats.
Toutefois aux Etats-Unis, le Conseil national des juges des enfants « trouve que le SAP manque de valeur scientifique et ajoute que les tribunaux ne devraient pas accepter de témoignages du SAP, théorie discréditée par la communauté scientifique ».
En France, plusieurs pédopsychiatres tentent depuis des années de dénoncer le scandale des théories pseudo-scientifiques, tel le SAP et leur usage devant la justice.
Néanmoins, leurs arguments ne sont pas suffisamment pris en compte et les pratiques de certains magistrats, certes minoritaires, peuvent encore faire énormément de dégâts.
Dans les chapitres suivants, l’auteur mentionne les principaux théoriciens européens des syndromes antivictimaires, s’appuyant sur des thèses pseudo scientifiques.
Ce phénomène touche les pays voisins, tels que l’Espagne où les élus d’extrême-droite réfutent les allégations de violence conjugale ou d’agression sexuelle, avec à leur tête le leader Francisco Serrano qui théorise le « syndrome d’aliénation parentale » dont seraient systématiquement victimes les pères.
En France, ces pseudo « syndromes » influencent les magistrats donnant lieu à des décisions favorables aux agresseurs. Les prises de position de Hubert Van Gijseghem, psychanalyste belge et expert judiciaire, ont popularisé le SAP en Europe, présentant la pédophilie comme « une orientation sexuelle au même titre que l’homosexualité ou l’hétérosexualité ».
Ces théories visent toutes à décriminaliser l’inceste et à nier la réalité des agressions sexuelles, en les prétendant inventées par des « mères hystériques ».
En Belgique, les théories déviantes d’un autre psychologue qui préfère s’intéresser à « l’inceste mère-fils » pourtant très minoritaire, préconisent le retour de l’enfant dans le milieu familial sans prendre en compte le danger de le remettre en contact avec son violeur.
On constate donc que l’idéologie gardnérienne s’est insinuée au cœur même des principales institutions chargées de la défense des mineurs.
L’auteur souligne les errements des décisions de la justice, notamment aux Etats-Unis, où le motif « d’aliénation parentale » est utilisé par les pères pour obtenir leur mise hors de cause et l’autorisation de la résidence principale de l’enfant, aux dépens de la mère.
En France malgré la mise en garde contre le caractère infondé du SAP, les théories de Gardner influencent certains magistrats qui, submergés par la quantité de dossiers à traiter, sont forcés de s’en remettre à des experts ou à des avocats défenseurs des pédophiles.
L’auteur relève ensuite les défaillances des associations mandatées par les juges, les accusant de ne pas prendre le temps d’évaluer correctement les situations familiales dangereuses pour l’enfant.
Nombre d’associations promeuvent le syndrome d’aliénation parentale comme un fait scientifique et se font l’écho des théories fallacieuses de Gardner.
Les magistrats et travailleurs sociaux, abreuvés d’informations pseudo scientifiques tendent à suspecter prioritairement la mère dans le cas d’une dénonciation d’agression sexuelle sur mineur.
Les médecins et pédopsychiatres, quant à eux, sont souvent lourdement sanctionnés pour avoir certifié la réalité d’agressions sexuelles, ce qui aboutit à les effrayer et à les dissuader de tout signalement.
En France un grand nombre de praticiens ont fait les frais de ces stratégies visant à protéger la dignité des agresseurs potentiels.
L’institution en charge du numéro vert d’appel téléphonique en cas de violence sexuelle dénonce le fait que « 51% des plaintes au pénal aient été classées sans suite sans qu’une véritable enquête préliminaire ait eu lieu ».
En fin d’ouvrage, l’auteur évoque le coût économique exorbitant que représenterait pour la société la décision de mettre un coup d’arrêt à toute forme de violences sexuelles aux enfants. Il indique que l’ampleur des moyens à mettre en œuvre ferait exploser le budget du ministère de la justice et de l’administration pénitentiaire.
Ainsi, on peut déplorer que faute de moyens financiers, un grand nombre de mineurs en détresse ne puissent bénéficier de l’aide nécessaire et deviennent des adultes vulnérables, victimes de drames humains et dans l’incapacité de travailler.
En conclusion, l’auteur rappelle l’origine de la domination masculine à travers le concept de « patriarche » qui à l’origine était le fondateur de lignées nombreuses et de traditions religieuses, d’où l’importance de la figure paternelle quelle que soit la configuration de la famille.
Il en est le chef absolu, et souvent le propriétaire. Cette position hiérarchique centrale donne lieu à une structure de la société dite « patriarcale » qui génère des oppressions parmi les femmes et les enfants, qui eux, n’ont pas les mêmes droits.
L’auteur dénonce fermement l’oppression de ces enfants victimes qui endurent les brutalités paternelles, soumis et résignés, sans oser les dénoncer.
Toutefois, les secrets de famille finissent par émerger et les victimes parviennent peu à peu à dénoncer leur souffrance, après en avoir enfin pris conscience.
L’auteur se veut dans ce livre, le porte-parole de ces milliers d’enfants qui tentent de crier leur détresse et il exhorte instamment les sociétés modernes à ne plus les ignorer et à leur venir en aide.
Bravo!
PS : l’administrtion m’a retiré violemment mon fils d’à peine 14ans depuis le 2 juillet suite à un passage aux urgences pour une allergie. Nous étions heureux, tournés vers le monde au quotidien. La juge des enfants a écouté le rapport mensonger de l’ase. J’y vois une politique anti-mère. Depuis, a été étrangement répété à mon fils, mineur, (qui tiens à son intégrité, que je veille, par ailleurs, à protéger) que c’était possible de se marier à quinze ans.
Cette situation est cruelle. Pour mon fils, pour moi, pour la famille que nous constituons, et pour la société (cf art 34 des droits de l’homme , une personne opprimée = société opprimée
Nous faisons appel le 30 août, 10h , à Rennes, Parlement
Ai mis en ligne un micro site :
okpal.com/ rendre-a-louis-emmanuel-sa-liberte/#/
Longue vie à votre association et n’hésitez pas à me contacter!
Merci pour ce que vous faites!
Cordialement,
Stéphanie Delvigne
Tél : 06 13 54 04 41