placements abusifs Le Figaro passe du déni à l’hypothèse

Protection de l’enfance : un système à bout de souffle, mais toujours aveugle sur sa dérive principale

Avec plus de 200 000 enfants placés en France, la question du recours massif aux foyers et familles d’accueil devrait alerter toute la société. Pourtant, le système de protection de l’enfance continue de fonctionner sur un modèle basé sur la défiance, le contrôle et la séparation, plutôt que sur le soutien, la prévention et la co-construction avec les familles.

Le dernier article du Figaro dresse un tableau sombre mais évite toujours de nommer la dérive principale du système : celle des placements abusifs, encore trop souvent relégués au rang de simples “hypothèses”, alors qu’ils sont une réalité documentée et vécue par des milliers de familles.

En focalisant sur les dysfonctionnements périphériques (manque de moyens, lenteur de l’aide éducative, méfiance envers l’ASE), on oublie que la logique même du système est à revoir.

Or, près de 10 milliards d’euros sont alloués chaque année à la protection de l’enfance, dont 80 % pour les placements. Une question fondamentale se pose : comment peut-on encore parler de « manque de moyens » alors que l’enveloppe budgétaire est massive ?

Ce que l’article ne dit pas, c’est qu’une part importante de ces fonds bénéficie à des prestataires privés, dans une logique de sous-traitance opaque, loin de l’intérêt supérieur de l’enfant. Cette privatisation croissante de la protection de l’enfance interroge : à qui profite réellement ce système ?

Des mesures de soutien existent, mais elles sont souvent proposées trop tard, ou perçues comme des pièges par des familles déjà fragilisées. Ce n’est pas le placement en soi qui est toujours à remettre en cause, mais la manière dont il devient l’option par défaut.

À L’Enfance Au Cœur, nous affirmons qu’il est urgent de reconnaître les placements abusifs comme une dérive structurelle majeure. Le vrai progrès ne viendra pas d’un simple ajustement, mais d’un changement de paradigme : remettre l’accompagnement bienveillant, le respect des droits des familles et l’écoute au cœur de la protection de l’enfance — et en finir avec la logique marchande qui s’est emparée de ce secteur sensible.

Lire l’article du figaro

Le nombre de placements devrait inquiéter tout le pays

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